Encore une belle journée.. Ce genre de journée ensoleillée, ou l’air semble pesant, ou on se fatigue vite, pour un rien. Sauf si on ne fait rien. Mais elle, elle n’avait pas le temps de rien faire. Travail, travail, encore travail. Quand elle n’étudiait pas, il étais de son devoir d’aider l’administration. Fidèle élève, on lui faisait confiance, et on la missionnait souvent, ou alors elle venait aider de son plein gré. Mais si les tâches dont elle s’occupait n’était pas vraiment toujours faciles. Voire carrément difficiles. Enfin, pas vraiment le genre de tâches à remettre à une douce et frêle jeune fille. Et pourtant, elle était bien là, en train de transporter de lourds cartons sous le soleil chaud. Et personne pour l’aider. Elle n’osait déjà pas demander aux personnes qui passait par là, et elle était sûre que personnes n’allait proposer un peu d’aide. C’est vrai, pourquoi aller aider quelqu’un qui transporte deux cartons remplis de feux d’artifices, et qui n’en peu plus à cause de la chaleur ? De toute façon elle trouvait qu’elle se débrouillait plutôt bien toute seule, malgré le fait que ses long cheveux roses lui cachait les yeux, que le temps chaud faisait perler sur son front des gouttes de sueur qui, en plus, plaquait ses cheveux.
Enfin, une énième fois, elle posa les cartons par terre, estimant qu’elle avait le droit de faire une petite pause. Elle remonta difficilement les manches de sa veste, essuya son front à l’aide d’un mouchoir et ouvrit son sac de cours pour en sortir un petit élastique avec lequel elle s’attacha tant bien que mal sa longue chevelure. Elle respirait bruyamment et sentait son cœur battre au niveau de ses tempes. Elle mit une main sur sa hanche, l’autre de façon à ce qu’elle ne soit pas trop éblouit pas le soleil et contempla le ciel bleu, dénuer de nuages. Elle souffla un coup, avant de repartir direction la salle des profs. Elle pénétra dans la bâtiment et se dirigea directement vers la salle ou l’attendait un professeur à qui elle remit les cartons. Il la remercia en lui demandant d’aller lui chercher un carton qui restait de l’année dernière dans une placard dans une salle de classe. Elle acquiesça et s’en alla pour aller chercher le dernier carton.
En sortant de la salle, elle sentit une légère vibration dans son sac. Elle s’arrêta pour fouiller une fois de plus pour sortir son téléphone portable. Un message. Elle consulta l’heure, mais ne prit pas la peine de lire le sms qu’elle avait reçut. 19h37. Elle se dirigea lentement vers la salle qui se situait dans le bâtiment O’Briant. Une fois dehors, elle soupira, et traversa la cours, se rendit dans la fameuse salle. Elle commençait sérieusement à en avoir marre. Marre d’être le larbin des profs, marre de devoir encore et encore transporter des cartons de plus en plus lourd, marre de ne pas pouvoir sortir s’amuser un peu dans le centre ville, de ne pas pouvoir aller manger une glace comme toute les filles du pensionnat. Des fois, elle avait envie de tout foutre en l’air et de s’en aller, retourner en Angleterre.
Après quelque instant, elle trouva le carton dont elle s’empara et fit tous le chemin inverse. Sans pause cette, fois. Ca va, il n’était pas trop lourd. Elle ne mis pas trop de temps et après avoir déposer le dernier des cartons, se dirigea lentement vers la cafétéria. Elle s’empara d’un plateau au self, se servit, et alla s’assoir seule à une table vide. Plongée dans ses pensées, elle regardait dans le vague, une mains soutenant sa tête par le menton, l’autre  posée avec tout son avant bras sur la table, sans pour autant toucher à son repas.

Toujours et encore plongée dans ses pensées, sans prendre gare à ce qui se passait autour d’elle. C’était comme si elle était dans sa bulle. Et dans sa bulle, elle était bien. Intouchable, rien ne pouvait l’atteindre. Les autres ? Qu’ils aillent se faire voire ! Au fond, quand elle était seule, elle ne risquait pas d’être de mauvaise humeur, ou que se soit. Elle ne risquait pas non plus de finir brisée, comme transpercée d’une lame tranchante. Ah ! Et même, si elle n’avait jamais connu la douleur des sentiment, elle ne s’en porterait que mieux. Et pourtant ! Jamais.. Jamais  personne n’est à l’abri des coups bas, des coups qui font mal, qui nous entaille profondément, dans notre corps, dans notre âme. Et Dieu ! Que ça fait mal ! La confiance ? Et puis quoi encore ? La donner à quelqu’un, être heureux un certain temps, et puis après ? Il se passe quoi ? Rien. Néant. Les relations humaines, inutiles. On ne peut compter que sur sois même. Et c’est peut-être bien la seule personne qui ne trahira pas. Jamais. Jusqu'à la mort. Aussi moche soit-il, c’est de toute façon la meilleure solution pour se sortir indemne de ce combat qu’est la vie. Parce que de toute façon, la vie pourrait aussi bien constituer une très bonne raison de mourir. Parce que personne ne pourra jamais deviner comment ce finira les choses. Parce qu’on peut aimer quelqu’un au plus profond de son âme, et le lendemain même, mépriser cette personne jusqu'à lui souhaiter une mort des plus douloureuse qui soit.
Enfin bref, là n’était pas le problème pour l’heure. Tout ce qui importait était qu’une charmante jeune fille venait de s’assoir à sa table.
« Salut, est-ce que la place est libre ? » avait dit la jeune fille avec un sourire des plus radieux.
Sortant tout juste de ses pensée, elle regarda la jeune fille qui s’était installée devant elle. Elle hésita un instant, l’air hagard, avant de bafouiller quelques mots, légèrement surprise.
« Eum… Je.. Je vois personne »
Elle approcha un peu son plateau vers elle, pour laisser un peu plus de place à la jeune fille aux cheveux rouge. En retour, June lui souris aussi, bien qu’elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle s’était assise en face d’elle.
« Que me vaut cet honneur ? » demanda-t-elle, reprenant confiance.